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Cameroun/Sud : l’élite politico-administrative est-elle vomie par le peuple ?

La célébration, le 06 novembre 2023, du 41ème anniversaire de l’accession du président Paul Biya, à la magistrature suprême, laisse entrevoir un sentiment de rejet général de la classe politico-administrative, ayant, jusqu’ici, profité du pouvoir du Renouveau, dans la région du Sud.
En parcourant les différentes plateformes digitales d’échanges des ressortissants du Sud, on se rend à l’évidence d’une violence verbale à peine voilée de la grande majorité. A l’analyse de cette violence langagière, se cache, à n’en point douter, un sentiment de rejet généralisé vis-à-vis de l’élite politico-administrative, pointée du doigt comme source de tous les problèmes du bas peuple. « Ils ont tout reçu de Paul Biya, que font-ils pour le développement du Sud et pour l’épanouissement du petit peuple ? », s’interrogent certains.
Le respect autrefois dû aux aînés, selon les us et coutumes du peuple de la forêt, est dangereusement mis en cause. Les voix s’élèvent partout pour décrier ce qu’ils qualifient « d’injustice sociale ». En présence ou non des indexés, les révoltés disent « tout haut », ce que d’autres pensent tout bas. Quid à ce que, les offusqués les recadrent, parfois pour faire plaisir à cette classe sociale qui, selon la majorité, pratique la politique de « tout pour eux et rien pour les autres ». Même des personnes insoupçonnées, membres et parfois responsables politiques du Rdpc en poste à un haut niveau (présidents de sections, de sous-section …) décrient ces agissements qui, selon elles, plombent la vie des populations et par voie de conséquence, le développement de toute la région.
Sur le terrain, la situation est encore pire. Les populations crient à l’abandon. Les routes n’existent plus. Et quand elles existent, elles sont en piteux état. Le réseau téléphonique fonctionne en clignotant. L’électricité alors, on n’en parle plus. Des coupures intempestives à n’en point finir. La pauvreté a atteint des extrémités. Médusées, les populations se meurent à petit feu, tant les difficultés viennent de partout. Une vraie calamité, cette situation. Et, c’est tout à fait normal, selon cette population que le doigt accusateur est logiquement pointé sur cette classe politico-administrative.
L’élite, cette classe politico-administrative a, pour certains également, fait ce qu’elle avait à faire. Elle s’est faite une place au soleil, grâce à la magnanimité du pouvoir en place. Elle désir y demeurer. C’est un sentiment de l’ordre de l’humain. Personne n’accepte céder sa place. Bienvenue les luttes politiciennes intestines et interminables, qui malheureusement plombent tout développement en cédant place à l’individualisme. Il ne faut surtout pas laisser les autres atteindre son niveau de peur de se voir perdre ses privilèges qu’octroie le statut de « seul cop » de la basse-cour. Il faut donc maintenir les autres dans la précarité, la pauvreté et ainsi rester dépendants des sautes d’humeur de la principale élite du coin. Et de laisser prospérer l’adage bantou selon lequel, « deux arbres Essingan ne se hissent pas sur une même colline ».
Le changement de paradigme auquel aspirent les populations du Sud, depuis un moment, attise donc, cette haine viscérale contre ceux-là qui ont tous les moyens et frustrent les autres. Les populations pensent que, l’élite politico-administrative est au centre de leurs malheurs. Cars, arguent-elles, cette classe politique ne se soucie plus de l’intérêt général, mais plutôt de ses intérêts égoïstes et de ceux de ses réseaux mafieux. Vrai ou faux ? Le constat est là, il y a un sentiment de rejet généralisé de cette classe politico-administrative qui s’étend aussi, malheureusement sur l’ensemble du pouvoir du Renouveau qui de plus en plus, est critiqué et suscite des dissensions de plusieurs partisans d’hier.

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