Ah, quelle belle partition que celle jouée par certains vaillants organes de presse du Continent ! Soit dit en passant, rien ne s’y passe comme ailleurs. Un véritable chef-d’œuvre, où la cacophonie habituelle de la scène médiatique camerounaise s’est mystérieusement transformée en une symphonie parfaitement accordée. Que ce soit au sujet du Président de la FECAFOOT ou des incidents qui peuvent secouer l’institution, tous semblent jouer à l’unisson. Et dire qu’on pensait qu’indépendance et diversité d’opinions étaient les fondements du journalisme…
Les critiques, unanimes et répétées, donnent l’impression d’un orchestre savamment dirigé. Aurait-on assisté à des répétitions secrètes avant ce grand concert éditorial ? La tentation est grande de croire à une main invisible tirant les ficelles, dictant les notes à chaque publication. Car après tout, une telle synchronisation des plumes, qui relègue au placard toute forme de dissension journalistique, ne peut relever de la simple coïncidence, n’est-ce pas ?
Ce “consensus éditorial” paraît bien trop chorégraphié pour être spontané. Serait-ce donc la convergence miraculeuse de lignes éditoriales face à une “crise majeure” ? Ou simplement la magie de l’orchestration, où l’on préfère les trompettes du scandale à l’investigation fouillée ? Toujours est-il que cette “symphonie médiatique” pose une question.
Si tout le monde joue la même partition, qui donc joue encore le rôle du critique indépendant, celui qui éclaire réellement l’opinion publique ? Ne serait-ce pas là l’heure de réaccorder nos instruments et de nous demander, une fois pour toutes, qui mène réellement la danse dans cette grande mascarade médiatique ?
Face à l’Atlantique, le 12 septembre 2024
MOI
