Dans un geste fort de réaffirmation de l’engagement de l’État camerounais envers sa souveraineté énergétique et sa prospérité économique, le Premier ministre, chef du gouvernement, a effectué une visite marquante à la Société Nationale de Raffinage (SONARA) dans le département du Fako. Ce jeudi, les installations de Limbé ont été le théâtre d’un message de réconfort et de soutien indéfectible, émanant directement du président Paul Biya et de l’ensemble de l’État, destiné à la raffinerie nationale de pétrole. Cette démarche intervient comme un éclairage nouveau et prometteur sur le chemin de la reconstruction et de la relance des activités après plus de six années d’interruption, marquées par un incendie dévastateur en 2019.

La délégation gouvernementale, composée de plusieurs membres clés, aux côtés de la direction de la SONARA, des représentants du personnel et d’autorités locales, a symbolisé une union renouvelée des forces vives pour un objectif commun : redonner vie à un pilier industriel stratégique du Cameroun. « En tant que Premier ministre, tant que je serai Premier ministre, je peux apporter mon soutien total à la SONARA », a déclaré le chef du gouvernement, martelant l’importance capitale de cette entité pour la sécurité énergétique et l’indépendance économique du pays. Le Premier ministre a qualifié cette visite de « réconfortante », exprimant une satisfaction palpable face aux avancées observées sur le terrain. « J’ai constaté que la direction et le personnel de la SONARA sont prêts à prendre les choses en main, » a-t-il souligné, métaphoriquement décrivant la détermination farouche et la capacité opérationnelle du personnel à engager la régénération des activités de raffinage.

Un Fardeau Économique et une Urgence Sociale
Depuis l’incendie de 2019, le Cameroun s’est retrouvé dans une situation « anormale », entièrement dépendant des importations de produits pétroliers raffinés. Cette dépendance a représenté, au fil des ans, un fardeau financier colossal pour les deniers publics et une source d’instabilité sur les marchés locaux. Le redémarrage de la SONARA n’est donc plus une simple option, mais une « urgence économique », comme l’a insisté le Premier ministre. « Six ans après l’incident, nous ne raffinons toujours pas un seul litre de pétrole. Nous aurions dû le faire depuis longtemps. » Cette déclaration reflète une volonté ferme de corriger une situation préjudiciable, qui priverait le pays de revenus substantiels et de contrôle sur sa chaîne d’approvisionnement énergétique.

Le soutien de l’État s’est manifesté de manière concrète, permettant à la SONARA de naviguer à travers les eaux troubles de l’inactivité prolongée. « L’État soutient la SONARA, et c’est pourquoi il est possible de continuer à recourir au marché monétaire et à recevoir des fonds des banques, car elles savent que l’État peut s’en sortir en période de difficultés », a expliqué le Premier ministre. Cette solvabilité garantie par l’État a été cruciale pour maintenir une structure et une visibilité sur le marché, même sans production. Le Dr. Dion Ngute a parallèlement mis en exergue les périls inhérents à une telle dépendance vis-à-vis des fournisseurs externes. « Lorsqu’on ne contrôle rien, on est à la merci des fournisseurs. Il arrive qu’ils créent des pénuries artificielles pour faire grimper les prix, et c’est le contribuable qui en paie le prix », alerte-t-il, soulignant l’importance stratégique de retrouver une autarcie partielle dans le secteur vital du raffinage.

PARAS24 : L’Ambition d’un Raffinage dans 24 Mois
Muni d’un mandat clair dès sa prise de fonctions, le Directeur Général de la SONARA s’est vu confier une mission de taille : la reconstruction et la réhabilitation complète de la raffinerie. Présentant le projet stratégique « PARAS24 – Projet d’Accélération de la Reprise des Activités de la SONARA en 24 mois », une initiative approuvée par le Conseil d’Administration le 13 août 2025, il a exposé une feuille de route ambitieuse visant à relancer les activités de raffinage dans un délai de deux ans. Ce plan d’action s’appuie sur des évaluations techniques rigoureuses menées par EQIUM, un cabinet d’ingénierie français réputé, qui a confirmé que près de 80 % des installations endommagées par l’incendie pouvaient être réhabilitées, un ratio encourageant pour un redémarrage rapide et efficace.

Le Directeur Général a développé la vision derrière PARAS24 : « PARAS24 représente une initiative stratégique clé visant à relancer notre activité de raffinage d’ici 2027 afin de relever les défis économiques, sociaux et énergétiques cruciaux auxquels sont confrontés la région du Sud-Ouest, le Cameroun et l’Afrique centrale dans son ensemble ». Cette perspective dépasse le simple retour à la normale ; elle incarne une ambition de redynamisation régionale, de création d’emplois, et de sécurisation de l’approvisionnement pour une zone géographique élargie, positionnant la SONARA comme un acteur clé du développement durable en Afrique Centrale.

Un Regain de Moral pour les Travailleurs
La visite présidentielle a eu un impact indéniable et profondément positif sur le moral des employés de la SONARA. Ces derniers ont traversé six années d’incertitude et de doutes, mais sont restés loyaux et engagés envers leur entreprise. « Je suis très heureux car le Premier ministre a vu ce que nous faisons ici à la SONARA », a confié le directeur général lors d’une interview post-visite. « Il m’a félicité, ainsi que l’ensemble de mon personnel. Par la grâce de Dieu, dans environ 24 mois, tous les Camerounais et la sous-région seront fiers de nous. » Cet enthousiasme palpable témoigne d’une nouvelle ère qui s’annonce. Le coordinateur du projet a également profité de l’occasion pour exprimer sa profonde gratitude au chef de l’État, reconnaissant le rôle crucial joué par sa vision et son leadership dans la préservation de la sécurité de l’emploi durant toute la période de l’arrêt de la raffinerie. La SONARA n’est plus simplement une entité en convalescence, mais une force redynamisée, prête à reconquérir sa place au cœur de l’économie nationale et régionale.

