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Au Cameroun, L’éducation à l’ère de l’IA : Un appel à l’action pour préserver l’autonomie humaine

À l’occasion de la 7e édition de la Journée internationale de l’éducation, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun(CDHC), souligne l’importance cruciale de l’éducation face aux défis posés par l’intelligence artificielle(IA), tout en appelant à des mesures concrètes pour garantir un avenir éducatif inclusif et respectueux des droits humains.


Dans un monde où l’IA s’immisce de plus en plus dans nos vies quotidiennes, la question de l’éducation prend une dimension nouvelle et urgente. La CDHC a récemment publié une déclaration marquante à l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, commémorée au Cameroun, le 24 janvier 2025. Ce texte, riche en réflexions et en recommandations, appelle à une prise de conscience collective sur le rôle fondamental de l’éducation dans la préservation de l’autonomie humaine face à l’automatisation croissante.
Le thème de cette année, « L’intelligence artificielle et l’éducation : préserver l’autonomie dans un monde automatisé », met en lumière les défis que pose l’IA dans le domaine éducatif. Alors que les systèmes automatisés deviennent de plus en plus sophistiqués, la Commission souligne l’importance d’une éducation qui permet aux individus de naviguer dans ce paysage technologique complexe. « Il est essentiel de redéfinir et d’élever l’action humaine à l’ère de l’accélération technologique », affirme la Commission dans sa déclaration, insistant sur le fait que l’éducation doit être un vecteur de compréhension et d’influence sur ces avancées.
Le document parvenu à notre rédaction, signé, James Mouangue Kobila, le président de la commission, ne se contente pas d’évoquer les enjeux théoriques. Il salue également les initiatives concrètes mises en place par le gouvernement camerounais. La création d’un environnement d’apprentissage hybride, illustrée par la pose de la première pierre du Centre d’incubation des innovations et des entreprises digitales à l’Université inter-États Congo-Cameroun, est un pas dans la bonne direction. Cependant, la Commission ne peut ignorer les défis persistants qui entravent l’accès à l’éducation, notamment les récentes inondations dévastatrices dans la région de l’Extrême-Nord, qui ont détruit 262 établissements scolaires, affectant gravement plus de 100 000 élèves.
Les statistiques sont alarmantes : selon le Rapport d’analyse de l’Annuaire statistique du secteur de l’éducation et de la formation au Cameroun, seulement 75 % des enfants qui entrent au primaire parviennent à la dernière année de ce cycle, peut-on lire dans cette déclaration.


Ces chiffres soulignent l’urgence d’une action concertée pour transformer le système éducatif et garantir un accès équitable à tous. Raison pour laquelle, la Commission appelle tous les acteurs du secteur éducatif à s’engager activement dans la mise en œuvre de recommandations visant à promouvoir une éducation de qualité, inclusive et transformatrice. Elle exhorte les autorités locales, les établissements d’enseignement, les organisations de la société civile et le secteur privé à s’approprier la recommandation sur l’éducation pour la paix, les droits de l’homme et le développement durable adoptée par l’UNESCO. Cette initiative vise à bâtir des sociétés pacifiques et inclusives, essentielles pour un avenir harmonieux.
Dans un contexte où l’IA peut à la fois enrichir et compliquer l’expérience éducative, la Commission insiste sur la nécessité de former les enseignants à son utilisation. En leur fournissant les outils et les ressources nécessaires, il sera possible d’alléger leur charge de travail tout en améliorant l’évaluation des apprenants. L’éducation doit évoluer pour intégrer les nouvelles technologies tout en préservant les valeurs humaines fondamentales.

Julien Efila

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