Dans un communiqué à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, la Commission des droits de l’homme du Cameroun(CDHC), dénonce les violations alarmantes des droits des enfants, notamment les violences domestiques, les mariages précoces et les conséquences des conflits armés.
Le 20 novembre 2024, le Cameroun a l’instar de nombreux pays de la planète a commémoré la Journée mondiale de l’enfance. Placée sous le thème « Écoutons l’avenir. Défendons les droits de l’enfant », la CDHC a profité de cette célébration au niveau nationale pour exprimer une fois de plus son indignation face à l’aggravation des violences domestiques à l’encontre des enfants. Ces actes, souvent perpétrés par ceux qui sont censés protéger les enfants, sont devenus une réalité insupportable.

La situation est particulièrement préoccupante dans les régions en proie à l’insécurité, où des violations des droits de l’enfant sont perpétrées par des groupes armés, notamment la secte terroriste Boko Haram dans l’extrême-nord et les séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La Commission a rappelé des cas tragiques, comme celui d’une fillette de moins de cinq ans, victime de maltraitances horribles à Douala, et les attaques contre des écoles qui ont coûté la vie à des élèves innocents.
En en plus de cela, l’instance présidée par, James Mouangué Kobila se dit préoccupée par la persistance des mariages précoces, qui continuent d’affecter de nombreuses jeunes filles mineures, les privant de leur enfance et de leurs droits fondamentaux.
Ou encore, par la présence croissante d’enfants errants dans les rues des grandes villes camerounaises. Ces gamins, souvent privés d’éducation et d’encadrement, sont exposés à de nombreux dangers, notamment la consommation de drogues, la sexualité précoce et les abus sexuels. Sur ce point, la Commission a mis en avant le cas du centre d’accueil pour mineurs de Bertoua, qui a enregistré 43 enfants abandonnés au premier semestre 2024, illustrant ainsi l’ampleur de la crise.
Les inondations dévastatrices survenues entre juillet et septembre 2024 dans les départements du Mayo-Danay et du Logone et Chari ont également eu un impact catastrophique sur les enfants. Plus de 459 000 personnes ont été touchées, dont 74 000 enfants, et environ 262 écoles ont été affectées, entravant l’accès à l’éducation pour plus de 104 000 élèves. La destruction des infrastructures scolaires a exacerbé une situation déjà critique, privant les enfants de leur droit à l’éducation.

La CDHC appelle donc à une mobilisation générale pour défendre les droits des enfants. Elle exhorte les autorités, les organisations non gouvernementales et la société civile à unir leurs efforts pour mettre fin à ces violations inacceptables. La protection des enfants doit devenir une priorité nationale, et des mesures concrètes doivent être mises en place pour garantir leur sécurité, leur éducation et leur bien-être.
Elle rappelle à tous que la défense des droits de l’enfant est une responsabilité collective. En écoutant l’avenir et en agissant maintenant, il est possible de construire un Cameroun où chaque enfant peut grandir en sécurité, épanoui et libre d’exprimer ses opinions.
Julien Efila

