Actualités Société

Au Cameroun, crises sécuritaires : La CDHC tire la sonnette d’alarme

À l’occasion de la Journée internationale de la paix célébrée ce 21 septembre, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) a exprimé sa vive inquiétude face à la persistance de l’insécurité dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.

À l’heure où le monde entier célèbre la paix sous le thème « Agissons pour un monde pacifique », la CDHC rappelle que l’idéal de paix reste un défi majeur dans plusieurs régions du pays. En particulier, la Commission attire l’attention sur les crises sécuritaires persistantes dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord, où les violences, les enlèvements et les attaques terroristes continuent de faire des victimes et d’aggraver la situation humanitaire.


Dans sa déclaration rendue publique à l’occasion de la Journée internationale de la paix, l’instance en charge de la promotion et de la protection des droits humains au Cameroun a souligné avec gravité que ces régions demeurent des foyers d’instabilité. Elle note que la période allant du 22 septembre 2024 au 21 septembre 2025 a été marquée par de multiples enlèvements et violences, illustrant la vulnérabilité des populations civiles et des forces de défense.
Un événement marquant de cette insécurité est l’attaque du 5 septembre 2025 à Malende, près de Muyuka dans le département du Fako, où des terroristes sécessionnistes ont pris pour cible un camion du 21ᵉ bataillon d’infanterie motorisée (BIM). Utilisant un engin explosif improvisé, ils ont causé la mort de huit militaires et fait un blessé grave. Ce drame illustre, selon l’institution présidée par James Mouangue Kobila, l’escalade de la violence et la sophistication croissante des modes opératoires des groupes armés.
La Commission exprime sa profonde préoccupation face à cette situation qui met à mal le droit fondamental à la paix. Elle réaffirme que la sécurité est un préalable indispensable au respect des droits de l’homme, au développement durable et à la cohésion nationale. À ce titre, elle appelle à une mobilisation nationale et internationale plus soutenue pour faire face à ces défis sécuritaires.
Si elle salue les efforts déployés par les pouvoirs publics pour renforcer les institutions démocratiques à l’instar de la plateforme d’assistance électorale mise en place en mai 2025 par le Système des Nations Unies et Élections Cameroun (ÉLECAM), la CDHC estime toutefois que ces initiatives doivent être accompagnées d’un dialogue inclusif renforcé, impliquant toutes les couches de la société : communautés locales, leaders religieux et traditionnels, société civile, et représentants régionaux.
En outre, la Commission encourage le gouvernement à maintenir le cap sur les recommandations issues de l’Examen périodique universel (EPU) de mars 2024, dont neuf concernent directement la promotion de la paix. Elle salue également les initiatives de sensibilisation lancées par le ministère des Postes et Télécommunications pour une utilisation responsable des technologies de l’information.
Cependant, pour la CDHC, l’urgence reste la sécurisation des populations dans les zones en crise. Elle en appelle à une volonté politique renouvelée, à la mise en œuvre de solutions structurelles, et surtout à une approche centrée sur le dialogue, la justice et la réconciliation.

Julien Efila

Leave a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Vous aimerez peut-être aussi

Société

Cameroun/Mœurs : Mfegue Mfegue Kévin Ismaël échappe à la mort

Accusé d’homosexualité, le jeune camerounais a été forcé de partir de son pays natal, dans l’unique but de préserver sa
Actualités

Actualités/Cameroun : Un éboulement cause une trentaine de morts et d’énormes dégâts

Dimanche 8 octobre, un éboulement au Cameroun a occasionné, au quartier Mbankolo à Yaoundé, plus d’une trentaine de morts et