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Au Cameroun, Attaques contre l’école : La CDHC élève la voix et repense le droit à l’éducation

Dans une déclaration datée du 8 septembre 2025, le Pr James Mouangue Kobila, président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun(CDHC) exhorte à des actions fermes contre les attaques visant les écoles au pays.

Et si l’éducation n’était pas seulement un droit parmi tant d’autres, mais le socle invisible de toute société humaine digne de ce nom ? C’est la conviction profonde que réaffirme le Pr James Mouangue Kobila, à l’occasion de la 6ᵉ édition de la Journée internationale de protection de l’éducation contre les attaques, célébrée ce 9 septembre 2025.
À cette occasion, la Commission appelle les groupes armés, qu’ils soient séparatistes sécessionnistes ou affiliés à Boko Haram, à cesser immédiatement toutes les attaques contre l’éducation et les forces de défense. Elle réitère la nécessité d’œuvrer sans délai au retour de la paix et à la reconstruction des régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Datée du 8 septembre 2025, cette déclaration forte de la CDHC ne se contente pas de dénoncer. Elle propose un nouveau cadre de compréhension de l’éducation, en ligne avec le thème retenu cette année par les Nations Unies : « Changer les récits, remodeler l’action ». Le président de la Commission propose ainsi une relecture audacieuse du droit à l’éducation comme un « droit-racine », une notion qu’il a récemment défendue lors du 1ᵉʳ séminaire Chine-Afrique sur les Droits de l’Homme à Addis-Abeba.
Pour cela, la CDHC rappelle l’adoption de la résolution 74/146 par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2019, qui proclame l’éducation comme un droit fondamental et insiste sur sa protection en temps de conflit. Dans la même veine, la Commission appelle à une mise en œuvre renforcée de la résolution S/RES/2601(2021) du Conseil de sécurité de l’ONU, axée spécifiquement sur la protection des écoles en contexte de guerre.
Au-delà des principes, la déclaration fait un état des lieux sans concession des menaces persistantes qui pèsent sur l’éducation dans certaines régions du Cameroun. Elle cite notamment l’enlèvement de 11 enfants par le groupe terroriste Boko Haram le 14 août 2025 sur l’axe Kousseri-Maroua. Dix ont pu être libérés grâce à l’intervention rapide du BIR et de la gendarmerie, mais un enfant a tragiquement perdu la vie.
Autre fait marquant : l’arrestation, le 5 septembre aux États-Unis, de deux figures séparatistes camerounaises, Benedict Nwana Kuah et Pascal Kikishy Wongbi, accusées d’avoir utilisé le territoire américain pour financer et organiser des attaques ciblant le secteur éducatif. Une avancée que la Commission salue comme un pas important vers la justice et la dissuasion.
La déclaration souligne également que six des 220 recommandations acceptées par le Cameroun lors de son Examen périodique universel (EPU) en mars 2024 portent spécifiquement sur la protection de l’éducation. La CDHC s’est engagée à les diffuser auprès des institutions compétentes pour en assurer la mise en œuvre.

Julien Efila

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