Alors que certains médias, à l’instar de Kalara, s’emballent sur une prétendue affaire de harcèlement sexuel impliquant le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), le Pr James Mouangue Kobila, il convient de rétablir les faits : l’affaire en cours concerne exclusivement un licenciement pour faute lourde.
Depuis quelque temps, une polémique alimente l’actualité judiciaire au Cameroun. Une certaine frange de la presse, emmenée par le journal Kalara, s’est emparée d’un dossier opposant la CDHC à une ancienne employée, dame Nkouete Messah Judith, pour ne pas la nommer. Titres sensationnalistes, insinuations graves et raccourcis hasardeux : tout y passe pour faire croire à une affaire de harcèlement sexuel. Pourtant, les faits racontent une toute autre histoire.
C’est le 28 février 2024 que la CDHC a mis fin au contrat de travail de dame Nkouete Messah Judith, engagée en mai 2018 en qualité de chef de service de la traduction et de l’interprétariat. Le motif invoqué : faute lourde. Une décision fondée, selon la CDHC, sur un ensemble de manquements professionnels graves. Entre absences prolongées et non justifiées, retards répétés, insubordination manifeste et négligences dans l’accomplissement des tâches, les griefs retenus dressent le portrait d’un agent public en rupture avec ses obligations.
Cette rupture de contrat a suivi les voies légales, et la Commission a produit les éléments factuels justifiant cette décision devant les juridictions compétentes. Mais alors que la justice est en attente d’autres pièces à l’effet de prouver la faute lourde alléguée, voilà que, dans une manœuvre que d’aucuns qualifient de diversion médiatique, dame Nkouete a déplacé le débat sur un tout autre terrain : Celui d’un prétendu harcèlement dont elle aurait été victime de la part de son ex-patron, le Pr James Mouangue Kobila.
Un terrain glissant où la preuve est difficile à établir, tout portant à croire que, manifestement, tout était prémédité dans cette affaire, au préjudice de la CDHC.
Un agenda personnel derrière une offensive médiatique
Dans son édition du 30 mai 2025, le journal Kalara titre : « Affaire harcèlement sexuel : la condamnation de la Commission des droits de l’homme requise ». Une formule lourde de sous-entendus, alors même que le procureur ne s’est pas encore prononcé sur cette prétendue affaire de harcèlement.
Ce glissement sémantique, opportunément relayé par cet organe de presse, soulève des interrogations. Pourquoi brandir une affaire de harcèlement alors que le dossier traité par les juridictions ne porte aucunement sur ces faits ? La réponse semble se trouver dans la stratégie de dame Nkouete elle-même. Son objectif serait moins la quête de justice que la diabolisation de son ancien patron.
Des sources proches du dossier évoquent une campagne savamment orchestrée. On parle d’un réseau informel d’appuis médiatiques, mobilisé pour donner de l’épaisseur à une narration victimaire. Une stratégie classique consistant à créer un écran de fumée pour occulter les véritables motifs du licenciement. Une manœuvre visant à émouvoir l’opinion publique avant même que le juge n’ait dit le droit.
En attendant le verdict du tribunal, la CDHC, loin de se laisser distraire, continue de rassembler ses éléments de preuve. L’institution réaffirme sa volonté de se soumettre aux exigences de transparence et de légalité, loin des tumultes médiatiques. Car à ce stade, le litige porte exclusivement sur la régularité du licenciement et non sur un quelconque harcèlement.
Face à cette confusion savamment entretenue, il est essentiel de rappeler que la justice ne se rend ni sur les réseaux sociaux ni à la une des journaux. Le dossier judiciaire reste ouvert et, pour l’instant, aucune instance n’a condamné la CDHC, ni établi de culpabilité pour harcèlement.
Il appartient donc à chacun, observateurs comme citoyens, de faire preuve de discernement