L’atelier relatif à la mise en place de ce projet, initié par la FAO avec l’appui financier de l’UE qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative cacao durable vient de se tenir à Yaoundé en présence de tous les acteurs du projet.
En septembre 2020, la commission européenne a entamé un dialogue inclusif sur la durabilité de la filière cacao avec les deux premiers pays producteurs et les diverses parties prenantes intéressées par cette démarche portée par l’Union européenne, le parlement européen, les s entreprises et les organisations de la société civile. Ce dialogue multipartite visait à contribuer à l’élimination de la déforestation et du travail des enfants dans la chaîne de valeur du cacao et à assurer un revenu minimum vital aux producteurs de la précieuse fève. Au courant de l’année 2021, le Cameroun a rejoint cet espace de discussion en tant qu’observateur, pour finalement entamer une série de dialogues entre mai 2022 et mars 2023. En outre le pays a créé son comité de cacao durable en novembre 2022 sur décision conjointe des ministères en charge de l’agriculture et du commerce.

Ceci dans le but de « mener les concertations avec les partenaires publics et le secteur privé intervenants dans la chaîne de valeur du cacao, en vue de mettre en œuvre les engagements pris par le Cameroun en matière de production et de commercialisation du cacao durable ».
C’est ainsi que dans l’optique du respect de ces directives de l’UE sur la déforestation qui visent à s’assurer que le cacao qui accède sur son marché soit issu des zones qui ne sont pas deforestées, le Cameroun s’est alors engagé à produire une cartographie de son verger cacao.
La rencontre y afférente s’est ouverte le 13 mars dernier. Elle a réuni durant deux jours,tous les acteurs de la filière auprès de la FAO et du partenaire européen avec pour objectif de mettre en branle toutes les actions qui vont permettre d’élaborer une cartographie des vergers camerounais. « Une cartographie des forêts qui va nous permettre de pouvoir démontrer à notre partenaire que le cacao que nous mettons sur le terrain n’est de issu des zones deforestee, qu’il est plutôt issu d’une pratique agricole que nous appelons l’agroforesterie et qui a donc des vertus environnementales est-à-dire qu’au lieu que ce cacao soit interdit des marchés, il faut plutôt que ce cacao reçoive une prime parce que c’est un cacao dont la production respecte l’environnement », a rappelé, Narcisse Olinga, sous directeur des échanges commerciales au ministère du Commerce.
Il s’agit en fait d’une cartographie qui permettra de connaître exactement où se trouvent les vergers agroforestiers du cacao au Cameroun. Pour cela l’outil de télédétection des images sera importante. À en croire la FAO, qui a indiqué qu’elle devra travailler avec des partenaires sur ce coup, de superdonnées seront utilisées pour déterminer la légalité ou non des plantations. « L’agroforesterie est particulièrement difficile à voir à partir d’une image satellite, alors nous allons utiliser des méthodes un peu plus avancées, novatrices qui n’ont jamais été testées à cette échelle. Il s’agit entre autres de l’intelligence artificielle : des réseaux neuronaux, de l’apprentissage automatique des algorithmes, qui demande pas mal de ressources techniques et pas mal de données. Nous allons essayer d’utiliser ces méthodes là pour atteindre ce défi de cartographie de cacao agroforestier », va préciser, Aurélie Shapiro, de l’organisation des nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture(FAO).
Julien Efila

