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Au Cameroun, Protection des Droits Humains en contexte électoral : La CDHC mise sur la formation des forces de l’ordre

Un atelier stratégique y afférent s’est tenu le 26 août 2025 à Buea dans le Sud-Ouest.

A Buea, les armes ne parlent pas toujours plus fort que la loi. Dans une salle feutrée de l’hôtel Mountain, à l’ombre du Mont Cameroun, s’est ouvert ce 26 août 2025 un atelier de formation aussi symbolique que stratégique. Coorganisé par le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale et la Commission des Droits de l’homme du Cameroun (CDHC), l’événement cible les forces de l’ordre, bras armé de l’État, mais aussi visage visible de l’autorité, souvent scrutée et parfois contestée dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.


Sous la présidence du vice-président de la CDHC, Raphael Galega Gana, la session de formation a placé les droits humains au cœur de l’action sécuritaire en contexte électoral. Le message est clair : face aux défis persistants dans les régions anglophones, l’usage de la force ne peut s’exonérer du cadre légal. Mieux encore, il doit s’y enraciner. Cet atelier intervient dans un contexte tendu, marqué par huit années de crise sécuritaire. Dans cette configuration, le respect des droits de l’homme n’est plus une simple posture, mais une nécessité opérationnelle. « Le respect des Droits de l’homme ne s’oppose pas à l’efficacité. Il en est une condition essentielle », a martelé M. Gana.
Au programme : révision des normes nationales et internationales encadrant l’usage de la force, gestion des foules, cadre légal des manifestations publiques, prévention des violences électorales, et surtout, rappel fondamental de la nécessité de proportionnalité et de discernement dans les interventions.


Il s’agit non seulement d’élever le niveau de compétence des agents sur le terrain, mais aussi de restaurer la confiance des citoyens dans les corps de sécurité. Une confiance qui ne peut se bâtir que sur une base solide : impartialité, professionnalisme, dignité humaine. Car dans chaque coin de rue, chaque poste de contrôle, chaque attroupement dispersé, c’est l’image de l’État qui se joue. « Vous êtes les premiers visages de la démocratie en action », a souligné l’un des formateurs, insistant sur le rôle crucial des forces de l’ordre dans le bon déroulement du processus électoral à venir. À l’approche d’échéances électorales sensibles, garantir un climat apaisé, inclusif et équitable est un impératif républicain.
Mais la responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules des uniformes. La société civile est également conviée à cette montée en compétences. Du 28 au 29 août 2025, un module de formation dédié aux Droits civils et politiques leur sera dispensé, toujours à Buea avec pour objectif de renforcer leur rôle dans la surveillance citoyenne, la promotion des libertés fondamentales et la participation inclusive.


Dans ces régions où la méfiance s’est trop souvent substituée au dialogue, cette initiative de formation apparaît comme une main tendue. Pas seulement entre les institutions et les citoyens, mais entre la force et la loi, entre l’ordre et les droits. Car au bout du compte, il faut le rappeler : sans justice, la paix n’est qu’une illusion. Sans respect des droits, l’ordre n’est qu’oppression. Et sans démocratie réelle, la sécurité n’a pas de sens.

Julien Efila

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