L’organe en charge de la promotion et de la protection des droits humains au Cameroun dans un communiqué en date du 9 août appelle à une meilleure prise en compte des droits et des spécificités de cette catégorie vulnérable de la population dans l’élaboration des politiques nationales relatives à l’intelligence artificielle et à la transition numérique.
Ce 9 août la Commission des droits de l’homme du Cameroun a publié une déclaration à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones. Dans cette déclaration, la Commission se félicite du thème choisi pour cette année : « peuples autochtones et intelligence artificielle : défendre les Droits, façonner l’avenir », qui met en avant les défis et les opportunités liés à l’émergence de l’intelligence artificielle et à la transition numérique pour les peuples autochtones.
L’instance présidée par James Mouangue Kobila souligne que la définition restrictive du statut d’autochtone promue par certains acteurs est erronée et réductrice, et qu’elle entre en contradiction avec la Constitution camerounaise. Elle rappelle que la présidence des Conseils régionaux est réservée aux autochtones de chacune des dix régions du Cameroun, sur le fondement du principe de la représentativité territoriale.
La Commission salue en outre les efforts des pouvoirs publics et de leurs partenaires pour renforcer la promotion et la protection des droits des populations autochtones, notamment à travers la mesure présidentielle prescrivant que l’exploitation du minerai d’or du site de Kambélé soit exclusivement réservée aux artisans autochtones dudit site. Elle se félicite également de la remise d’un don de matériels informatiques aux chefferies traditionnelles dans les arrondissements de Kribi 1er et 2e.

Cependant, la Commission demeure vivement préoccupée par la faible participation des populations autochtones à l’élaboration des politiques nationales relatives à l’intelligence artificielle et à la transition numérique, ce qui risque d’accroître leur marginalisation. Elle regrette la rareté et le caractère épars des actions spécifiquement conçues pour assurer l’inclusion numérique des peuples autochtones.
La Commission réitère ses recommandations formulées l’année précédente, notamment celle invitant les organisations de la société civile à soutenir et à former les leaders autochtones sur l’utilisation de l’intelligence artificielle et les enjeux liés à la transition numérique. Elle recommande également au ministère des Affaires sociales d’établir un cadre de protection des savoirs et du patrimoine culturel des peuples autochtones, ainsi qu’au ministère des Postes et Télécommunications de mettre en place des centres numériques communautaires équipés d’une connexion Internet stable et d’outils informatiques.
Julien Efila

