À l’occasion de la 139e Journée internationale du travail, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), dans une déclaration en prélude souligne l’importance d’un dialogue constructif entre travailleurs, employeurs et pouvoirs publics pour garantir des conditions de travail décentes et promouvoir les droits des travailleurs.
De concert avec l’ensemble des pays de la planète, le Cameroun célèbre ce 1er mai 2025, la139e journée internationale du travail. À cette occasion, la CDHC, conformément à sa tradition a pondu une déclaration en prélude à cet évènement qui se tient sous le thème : « Dialogue social et travail décent : pour un Cameroun serein ». une thématique qui met en lumière l’importance d’un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes pour promouvoir le travail décent, le progrès social et la stabilité nationale.
Dans sa déclaration, l’instance présidée par James Mouangué Kobila a salué le non-renouvellement du contrat de travail de M. Gregory Christian Michel Brun, directeur général de la Société de distribution du Cameroun (SODICAM). Cette décision, prise par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, M. Issa Tchiroma Bakary, fait suite aux dénonciations répétées des employés concernant les violations de leurs droits. Malgré les efforts de dialogue social, aucune issue positive n’a été trouvée, incitant la Commission à encourager les employés de SODICAM à saisir les autorités compétentes pour obtenir réparation.
La Commission a également mis en avant les initiatives de ses antennes régionales, notamment celle de l’Antenne du Sud-Ouest, qui a réussi à rétablir le droit à la sécurité sociale d’un employé de la société Shepard Security. Après une plainte pour refus d’enregistrement et de versement de cotisations sociales, la société a été contrainte de régulariser la situation de M. Théophile S., permettant ainsi son inscription à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).
Cependant, elle a exprimé sa préoccupation face au non-respect du décret n° 2024/0168/PM fixant le salaire minimum garanti (SMIG) à 43 969 francs CFA par certains employeurs. Ce manquement porte atteinte aux pratiques de travail équitables et impacte négativement divers droits fondamentaux, tels que le droit à un niveau de vie suffisant, à l’éducation des enfants des travailleurs, aux soins de santé et à la sécurité sociale.
La Commission a également déploré la persistance de la corruption dans le secteur professionnel, qui compromet les normes du travail et favorise l’exploitation des travailleurs. Les pots-de-vin, le détournement de fonds publics et le népotisme sont autant de pratiques qui nuisent à la protection des droits des employés, en particulier dans des environnements où la transparence et la responsabilité sont faibles.
En réponse à ces défis, la Commission a rappelé que sur les 220 recommandations acceptées par l’État lors de l’Examen périodique universel (EPU) en mars 2024, neuf sont directement liées aux droits des travailleurs et en adéquation avec le thème de cette année. Ces recommandations ont été transmises aux structures de l’État concernées pour action.
La Commission a recommandé au gouvernement d’intensifier les contrôles réguliers dans les entreprises et établissements pour garantir le respect des conditions de travail et de la législation en vigueur. Elle a également invité les travailleurs à investir dans leur formation continue et à développer leurs compétences, notamment dans le domaine numérique, afin de rester compétitifs sur un marché du travail en constante évolution.
Julien Efila

