À l’occasion de la 45e session du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, le Pr James Mouangué Kobila, président de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun, a mis en lumière les progrès réalisés en matière de droits de l’enfant, tout en soulignant les défis persistants.
Du 7 au 12 avril 2025, la ville de Maseru, au Lesotho, a accueilli la 45e session du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant. À cette occasion, le Pr James Mouangué Kobila, président de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun (CDHC), a pris la parole pour présenter un bilan des avancées et des défis relatifs aux droits de l’enfant au Cameroun.

Dans son discours, le Pr Kobila a exprimé sa satisfaction quant aux efforts déployés par l’État camerounais pour améliorer la situation des droits de l’enfant. Il a notamment salué l’adoption de la loi du 23 décembre 2024, qui réforme le système d’enregistrement des faits d’état civil. Cette loi, fruit d’un plaidoyer de la CDHC, a élargi les délais de déclaration de naissance de 30 à 90 jours et ceux de réquisition du Procureur de la République de 6 à 12 mois. Ces mesures visent à garantir que chaque enfant né au Cameroun obtienne un acte de naissance, un droit fondamental qui ouvre la voie à d’autres droits.
Il a également évoqué la validation multisectorielle de la politique nationale d’évaluation inclusive, qui a eu lieu le 8 octobre 2024 à Yaoundé. Cette initiative vise à renforcer l’évaluation des politiques publiques en matière de droits de l’enfant, en intégrant les perspectives de divers acteurs, y compris les enfants eux-mêmes. En effet, la CDHC a consulté 400 enfants dans le cadre de la préparation de sa déclaration pour la Journée mondiale de l’enfance, révélant que 92,25 % d’entre eux connaissent leurs droits. Les résultats de cette consultation ont mis en lumière les préoccupations majeures des enfants, notamment la violence, le travail des enfants et le droit à l’éducation.
Cependant, malgré ces avancées, le président de l’instance en charge de la protection et de la promotion des droits humain au Cameroun a souligné les défis persistants auxquels sont confrontés les enfants dans ce pays d’Afrique centrale. Il a exprimé sa préoccupation face à la recrudescence des violences, en particulier dans les régions touchées par l’insécurité, comme le Nord-Ouest et l’Extrême-Nord, où les enfants subissent les conséquences des conflits armés. Les violences domestiques, les mariages précoces et forcés, ainsi que les mutilations génitales féminines demeurent des problèmes préoccupants qui nécessitent une attention urgente.
La CDHC a formulé 68 recommandations aux acteurs étatiques et aux organisations de la société civile, appelant à un accès élargi et inclusif à l’éducation, à l’enregistrement systématique des naissances et à la condamnation des pratiques néfastes. Le Pr Kobila a insisté sur l’importance d’une sensibilisation accrue des populations et des acteurs judiciaires pour garantir que chaque enfant ait accès à ses droits fondamentaux.
Julien Efila

