Dans une lettre ouverte qui fait le buzz, le journaliste en service à l’Office du tourisme de la Communauté Urbaine d’Ebolowa et homme politique, demande au ministre des Travaux Publics et au Premier ministre de “faire respecter la parole présidentielle” en rendant exécutoire les projets routiers prioritaires de la région du Sud. Notamment, les axes Ebolowa-Akom II-Kribi, Ebolowa -Ambam, Ebolowa-Efoulan-Mabango, Ebolowa-Mvangan ou alors Ebolowa-Biwong Bane, entre autres. Lire l’intégralité de la lettre vérité de Sam Séverin Ango.
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS EMMANUEL NGANOU DJOUMESSI ET AU PREMIER MINISTRE CHIEF JOSEPH DION NGUTÉ
OBJET : Projet de bitumage du tronçon routier ÉBOLOWA AKOM2 KRIBI
Excellences Messieurs les ministre et premier ministre
Je viens très respectueusement, en ma qualité de porte-parole, représentant l’élite locale, et la communauté des riverains impactés par le projet ci-dessus repris en marge, porter encore à votre haute attention, le sentiment net de lassitude teinté d’impatience, qui habite l’ensemble des populations de la région du Sud en général et celles des départements de l’Océan et de la Mvila en particulier, face au grave retard qu’accuse le lancement des travaux en rapport avec l’exécution de cet important projet.
En effet, depuis l’année 2011, la promesse présidentielle a été faite et jusqu’à ce jour, malgré les différents engagements pris par le Chef de L’Etat pour la réalisation effective de cet ouvrage, vos services nous ont plutôt régulièrement servi des paroles et jamais véritablement un début de concrétisation de l’œuvre.
En Décembre 2022, dans son discours de Fin d’année, le président de la république a annoncé que les travaux commenceraient en 2023, cependant rien n’y a fait. Fin 2023, un nouveau discours présidentiel venait encore confirmer l’imminence des terrassements sur le linéaire en 2024, et voici que s’approche encore la fin d’année 2024 sans que rien d’effectif n’arrive ni des pouvoirs publics ni du constructeur.
En république, la parole de l’homme d’Etat doit être respectée, comme gage de sa puissance et sa suprématie sur les administrés. Malheureusement, nous, populations principalement concernées par ce projet, avons le réel regret de constater qu’il y a comme une malédiction à propos de ce projet. Récemment, les autorités administratives de la région ont informé les habitants que tout était bouclé dans les démarches en cours de maturation.
Il y a longtemps ,le Ministre de l’économie y avait déjà signé les certificats de conformité, et le président la République a validé l’habilitation à signer la Convention de financement avec la STANDARD CHARTERED Bank anglaise.
Les deux Décrets du premier ministre portant sur les montants des indemnisations pour les deux départements sont disponibles depuis de nombreux mois aujourd’hui et jamais L’Etat n’a voulu procéder aux paiements desdites indemnisations, préférant attendre la dotation financière hypothétique des bailleurs de fonds. Les études d’impact environnemental ont été menées et les dernières conditionnalités concernant les minorités autochtones ont été levées.
Excellences Messieurs les ministre et premier ministre,
Notre pays connaît peut-être les heures sombres de son histoire où nous nous apprêtons à vivre de grands chamboulements et de profondes mutations.
Le Chef de L’Etat, Paul BIYA, un homme de paix, a voulu gouverner avec l’ensemble des Fils de ce pays en qui il a placé sa très grande confiance.
Sachez donc mériter cette très grande confiance qu’il a placée en vous en permettant la réussite des projets inscrits au tableau des priorités nationales.
La route Ebolowa Akom2 Kribi est destinée non seulement à désenclaver considérablement la région, mais davantage à permettre une plus grande fluidité dans la circulation des biens et des personnes, entre la zone portuaire de Kribi et les villes plus au sud en direction des pays voisins. Notre plus grand souhait est de voir les travaux de réalisation de cet ouvrage commencer effectivement au courant de cette année 2024, comme l’a annoncé le président de la République lui-même.
Le Sud, plus que toutes les autres régions est attaché au respect des institutions et à l’idéal de paix cher au président.
En cette veille d’année électorale,
Faisons en sorte d’éviter et de limiter tout risque de débordement pouvant provenir d’un sentiment d’injustice et même d’abandon, éprouvé par les Fils et Filles de notre région.
Au premier ministre, Chef du gouvernement,
Nous demandons tout spécialement de prendre toutes ses responsabilités en vue de faire bouger les lignes sur cet aspect. Le Comité de suivi interministériel mis en place à cet effet auprès des Services du Premier ministre doit reprendre la main et lever tous les obstacles à la concrétisation de cette opération, dans l’intérêt supérieur du pays.
L’ETAT camerounais pourrait envisager dans les meilleurs délais un début de Financement sur Fonds propres de cet ouvrage, de manière à respecter la réglementation et éviter de faire courir les délais inlassablement sur ce dossier prioritaire.
En rappel, le ministère en charge des travaux publics est un segment essentiel dans notre quête d’émancipation et en cela doit être dirigé avec toute l’efficacité et l’équité nécessaires pour le bien du peuple de l’ensemble de notre pays.
Ainsi, toutes les régions doivent-elles bénéficier d’un réseau routier fiable dans la mesure des possibilités. Malheureusement, notre région, le Sud, est visiblement le parent pauvre en cette matière car en plus de cette route nationale dont le bitumage très longtemps annoncé mais jamais implémenté tarde toujours, il y a les cas des autres routes ÉBOLOWA /AMBAM, complètement délabrée aujourd’hui, ÉBOLOWA/ MVANGANE par BIWONG BULU, jamais programmée depuis mathusalem, ÉBOLOWA/ LOLODORF passant par EFFOULAN,
ÉBOLOWA /BIWONG BANÉ, NGOAZIP, en piteux état, et bien d’autres.
La route, faut-il le relever encore, est l’infrastructure de base qui impulse le véritable développement et c’est du domaine des Gouvernants, dans leurs compétences exclusives, de faire exécuter cette mission ô combien exaltante et noble.
Sam Severin ANGO

